Al'approche de la fin d'année scolaire, il est temps de faire le point sur la demande en écoles privées. Comme chaque année, au mois de mai, on constate qu'une grande majorité des écoles sous contrat sont complètes. C'est un constat récurrent depuis une dizaine d'années, avec une accentuation du caractère élitiste des établissements, ce qui finit par poser un problème. En effet, plus cette tendance se renforce, plus les élèves en difficulté (du fait de leur niveau, leur comportement, des troubles d'apprentissages divers) ont du mal à trouver une structure scolaire qui accepte de les accueillir, à l'exception des écoles hors contrat, mais coûteuses. Ainsi sur Paris les établissements sous contrat susceptibles d'accepter ces élèves sont tout au plus une dizaine, pour le primaire et le secondaire bien sûr. Par ailleurs on note une demande croissante pour des écoles pratiquant une pédagogie dite différente privilégiant l'épanouissement du jeune.
Dans ce contexte caractérisé par une distorsion entre l'offre et la demande, on voit se développer la création d'écoles hors contrat, souvent à l'initiative de familles en panne d'écoles, ceci depuis un peu plus de 5 ans, et qui représente un phénomène tout à fait nouveau. Écoles traditionalistes, Montessori, pour enfants précoces, pour dyslexiques, dyspraxiques etc., écoles bilingues... ce sont plus de 400 écoles hors contrat qui se sont créées en l'espace de quelques années, rassemblant plus de 45 000 élèves. Ce sont souvent des structures rassemblant quelques dizaines d'élèves au départ, avec un recours au bénévolat, qui, pour certaines, se développent pour atteindre jusqu'à 400/500 élèves. La Fondation pour l'école, reconnue d'utilité publique, joue un rôle important dans le développement de ces créations, en particulier en octroyant des subventions de fonctionnement à certaines d'entre elles. Elle a engagé également depuis peu une action pour obtenir le principe du chèque scolaire, à l'image de ce qui se fait dans un certain nombre de pays étrangers.
Alors que le nouveau ministre de l'Éducation Nationale commence à revenir sur certaines décisions de son prédécesseur, que les syndicats enseignants s'engouffrent dans la brèche qui leur est offerte avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, le débat sur l'école, telle une litanie répétée depuis plus de 30 ans, va encore rebondir dans les mois qui viennent. Pendant ce temps beaucoup d'élèves ont du mal à donner un sens aux efforts qui leurs sont demandés, avec un risque de déscolarisation, tandis que d'autres élèves, en nombre conséquent, souffrent de lacunes consécutives à des difficultés d'apprentissages ou/et à des méthodes d'apprentissages absurdes. De leur côté les enseignants, pris entre l'enclume et le marteau, ont de plus en plus de mal à effectuer leur mission, par manque de formation et/ou de motivation.
Le plus surprenant, dans ce qu'on doit bien appeler une situation assez chaotique, est que les politiques, quelle que soit leur appartenance, persistent à agir pour l'essentiel au nom de leurs programmes politiques repectifs, alors que les résultats mêmes du système éducatif français démontrent que la méthode et les décisions adoptées sont un échec flagrant. Et on est donc bien en droit de se demander si l'école, avec ses enjeux infinis, n'est pas une affaire trop sérieuse pour être confiée aux politiques...
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