Comment aider mon ado à s’orienter ?
Publiée le 11 juin 2018 dans la catégorie Scolarité et orientations
La saison des conseils de classe bat son plein, avec son lot de bonnes nouvelles… mais aussi de déceptions. Votre ado va devoir faire des choix pour son avenir, ou du moins, commencer à y réfléchir sérieusement (s’il entre en terminale à la rentrée prochaine). Les grandes vacances sont une bonne occasion pour initier ce travail de réflexion, si cela n’est pas déjà fait.
Ces choix, vous dites-vous, sont cruciaux, car ils peuvent impacter sa vie entière. L’angoisse et les injonctions contradictoires planant au-dessus de ces questions d’orientation post-bac sont grandes et ne facilitent pas la réflexion, qui doit avant tout se faire dans un esprit d’ouverture et de curiosité rappelle Marie-Laurence Davy, psychologue de l’Orientation au centre Fabert. Il est légitime de vouloir que son enfant puisse faire les études de son choix. Pour vous, c’est clair, c’est une question importante, qui mérite qu’il s’y penche. Vous vous inquiétez, car il vous semble perdu et loin d’être en mesure de choisir “en conscience” les études qui lui conviennent. Vous aimeriez pouvoir l’aider. Vous avez bien essayé, mais vous vous sentez trop impliqué et craignez de l’influencer ou bien alors, vous constatez une certaine incompréhension de part et d’autre.
Dans cet article, vous allez découvrir les cinq types de réactions que peuvent avoir les ados quant à la question de leur orientation. Vous reconnaîtrez certainement le vôtre. Pour chaque situation, Marie-Laurence Davy partage ses conseils pour (re)nouer le dialogue avec votre ado et l’aider dans son cheminement.
Comment parler avec son enfant de son avenir sans l’influencer
ni le brusquer ?
Les 5 types de réactions et comment y répondre :
C’est une vraie girouette
Il se lève tous les matins avec une nouvelle idée. Il a envie de tout faire. Ses idées sont parfois diamétralement opposées les unes des autres et cela vous donne un peu le tournis. Sachez que c’est normal ! Il explore avant de s’attacher à une idée en particulier. En revanche, soyez vigilant à ce que cela ne dure pas trop longtemps. Si à quelques semaines de formuler ses voeux, le futur bachelier n’est toujours pas en mesure de les classer, alors, cela signifie qu’il est en proie à l’indécision et c’est en général anxiogène.
Que faire ?
L’aider à exhumer ses critères. Reprendre avec lui toutes ses idées et lui demander de faire plusieurs regroupements. Lui poser des questions pour qu’il verbalise les raisons qui le motivent à faire ces regroupements.
Généralement, il apparaîtra deux types de critères : des critères basés sur les intérêts (ex. aider les autres, rencontrer de nouvelles personnes, faire un travail manuel, avec les chiffres, bouger, etc…). Et des critères de choix plus “fonctionnels”, qui résulteront d’un questionnement au sujet des avantages et des inconvénients qu’il perçoit pour chacune de ses idées (études courtes/longues, possibilité de partir à l’étranger, prestige de la formation, etc.). Vous l’aiderez ainsi à identifier ce qui fait sens pour lui … et si des stéréotypes ou de fausses représentations obscurcissent son raisonnement.
Une fois les critères de choix mis en exergue, votre enfant sera ainsi en mesure de classer ses pistes en fonction de leur potentiel à rencontrer ses aspirations.
Il reste dans ses illusions
Depuis son plus jeune âge, il veut être médecin, avocat ou vétérinaire. Sauf que ses résultats ne suivent pas, vous ne le sentez pas être doté des capacités de travail et de la détermination nécessaire pour réussir dans ces études… réputées difficiles.
Que faire ?
Sachez que pour “lâcher” une idée sans le regretter, il est souvent nécessaire d’aller jusqu’au bout. De plus, bien que vous puissiez avoir le sentiment de bien connaître votre enfant, pouvez-vous réellement présumer de ces capacités ? Peut-être cela vous renvoie-t-il à votre propre histoire et vous souhaitez le protéger des échecs ... Alors, prudence...
Le conseil serait davantage de laisser le jeune se confronter lui-même à la réalité en l’incitant à se renseigner. S’il souhaite vraiment tenter son rêve, une consultation d’orientation approfondie peut l’aider à prévoir des plans B. Rentrées décalées en janvier, passerelles diverses, des solutions existent pour parer à l’année “blanche” ! Cela permettra en outre de réduire la pression, il n’en sera que moins stressé et donc plus disponible pour étudier.
Il suit le mouvement
Que se soit celle de ses copains, de ses profs ou de l’un des deux parents, il adhère à l’idée dominante. Si tous ses amis veulent faire une “école de commerce”, alors lui aussi, quand bien même vous ne l’y voyez pas du tout… Il vous donne l’impression qu’il est décidé, mais en réalité, il ne s’est que très peu renseigné. Sa connaissance des débouchés, du contenu de la formation est pour le moins sommaire...
Que faire ?
L’aider à mieux se connaître et à s’individualiser. Pour cela, vous pouvez l’aider à prendre conscience de ses intérêts et de ses motivations, grâce au dialogue, en passant en revue avec lui ce qu’il aime faire, ses activités extra-scolaires, ce qu’il fait pour le plaisir, quand il est seul, quels sont ces modèles, etc. Un bilan d’orientation durant lequel, il passera des tests psychotechniques (intérêts, aptitudes) peut également l’aider à objectiver son profil.
Même des préférences qui paraissent anodines traduisent une façon d’être au monde et des besoins particuliers. Aidez-le à les conscientiser et à les affirmer en lui rappelant qu’il n’y a pas qu’une seule voie, un idéal communément admis, mais qu’au contraire, il en existe une infinité et que grandir consiste à choisir son propre chemin.
Il donne l’impression qu’il n’est pas concerné
Il est nonchalant : “Oui…”, “Non…”, “Pourquoi pas…” ou pire “Comme tu veux”. Cela vous fait bondir : “ Comment peut-il réagir comme ça ? C’est sa vie !! ” Vous dites-vous. Tout se passe comme s’il avait délégué la mission de metteur en scène de sa propre vie à quelqu’un d’autre. Sachez que contrairement à ce qu’il peut laisser paraître, il est probable que cette question lui procure du stress et cette attitude est justement un moyen pour lui de le gérer.
Que faire ?
Dédramatisez ! Les erreurs d’orientation n’existent pas, il n’y a que des détours… qui se révèlent souvent très instructifs ! Marie-Laurence Davy insiste : “Il est essentiel d’explorer avant de “trouver sa voie” et parfois, certains ont besoin d’essayer concrètement pour savoir si cela leur convient ou non”. Si votre lycéen est en première, il a encore un peu de temps devant lui, donc, incitez-le à suivre les MOOC (cours en ligne) qui présentent les filières universitaires, à discuter avec des connaissances de leur profession, à regarder des vidéos métiers, assister à des journées portes ouvertes, voire à faire un petit stage d’observation pendant les vacances. Cela lui permettra de se créer une représentation plus “fournie” du monde du travail et l’aidera à établir ses propres critères de choix.
Il ne veut pas en entendre parler
Dès que vous abordez le sujet, il fuit ou se met en colère. A l’instar de la situation précédente, c’est une manifestation de stress indiquant que le jeune est dans un état d’esprit emprunt d’automatisme (cela peut être, par exemple, des certitudes non fondées ou la peur de déplaire) qui l’empêche de raisonner avec ouverture et nuance.
Que faire ?
Il convient donc de se demander pourquoi. Y a-t-il une forte pression familiale ? Même si vous avez le sentiment de le laisser libre et de lui tenir un discours “ouvert”, il est possible qu’il y ait des injonctions ou des loyautés inconscientes dans la famille, qui l’empêchent d’affirmer ses propres envies. Par exemple, si tous les cousins et cousines ont fait médecine ou prépa, le futur étudiant a peut-être du mal à vous avouer (et à s’avouer aussi) qu’il se sentirait plus à l’aise dans une formation lui laissant du temps libre pour s’adonner à d’autres activités … Si vous identifiez une raison possible comme celle-ci, essayez d’ouvrir le dialogue en la désamorçant dès le départ.
Quelle méthode pour s’orienter ?
De façon générale, le cheminement pour penser son orientation peut se dérouler en 4 phases :
La phase d’exploration :
De soi : découvrir ses intérêts, ses valeurs, ses motivations, sa personnalité, ses aptitudes...
Du champ des possibles : qu’existe-t-il comme formation, comme métier ? En quoi est-ce que cela consiste ?
La phase de compréhension :
Établir ses critères de choix : ses intérêts et des critères plus “pragmatiques” (coût, durée des études, pédagogie, etc.).
L’objectif étant de répondre à la question : Qu’est-ce qui me conviendrait le mieux, en prenant en compte mes valeurs, mes aspirations et ma personnalité ?
La phase de hiérarchisation :
On commence petit à petit à classer ses différentes pistes en fonction de ses préférences.
Jusqu’au choix définitif (qui n’intervient, de toutes façons, qu’après le retour des réponses des établissements sur Parcoursup, en classe de terminale ...)
La phase d’action :
Le moment est venu de s’engager dans une voie, quitte à bifurquer l’année prochaine ou après le bachelor …
Aujourd’hui, il existe “des passerelles dans tous les sens” et des études “pour tous les goûts” ! Le centre Fabert est spécialiste du “design” de ces parcours riches et atypiques, mêlant différentes compétences et expériences, et qui deviennent, de surcroît, de plus en plus appréciés sur le marché du travail … Donc, no stress !
Au centre Fabert, notre équipe de psychologues accompagne les adolescents dans leurs choix d’études en les aidant à se connaître et à devenir compétent dans la “tâche d’orientation”. Découvrez ici comment nous pouvons vous aider ! Contactez-nous pour toute question, nous serons ravis d’échanger avec vous !
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