Décembre 2008 - L'école cornélienne - Les billets de Thierry Fourcart

Un adulte est accusé par un adolescent de lui avoir donné un coup de poing ; il est placé en garde à vue et se suicide dès sa sortie. L’adolescent avoue peu après avoir menti. On croirait une tragédie de Corneille, mais c’est un simple fait divers du milieu scolaire. Le juge J-P Rosenczveig, dans son blog publié par Le Monde, accepte l’aveu de l’élève sous réserve qu’il n’ait pas subi de pressions. Quelle inégalité entre l’adolescent qu’il faut protéger des influences extérieures pour connaître la vérité et l’adulte qu’il faut faire avouer pendant sa garde à vue ! Combien de gamins, à quinze ans, n’ont pas été d’autant plus tentés par une telle imbécillité qu’ils se croient invulnérables ? Combien d’enseignants n’ont pas été exaspérés par ce comportement devant lequel ils sont impuissants ? A qui revient la responsabilité de cette tragédie, sinon aux adultes qui n’ont pas su l’empêcher ? On prêche le retour à l’autorité, mais ce n’est pas l’intervention de la police et de la justice dans les établissements scolaires ni la contestation de la justice et de la police dans les écoles qui vont la rétablir, c’est le respect réciproque de ceux qui par principe en sont dépositaires, parents, enseignants, magistrats et policiers.