Février 2009 - Désobéissance civile et devoir de réserve - Les billets de Thierry Fourcart

Certains textes législatifs sont en contradiction avec les convictions des fonctionnaires chargés de les appliquer. Par exemple, le code de procédure pénale impose à un fonctionnaire de dénoncer tout délit dont il aurait connaissance, mais il serait indigne d’un enseignant de signaler un parent d’élève clandestin. C’est la conscience personnelle qui doit orienter la décision. Encore faut-il raison garder. Toute réforme est un choix du gouvernement : elle s’inscrit dans une politique globale prenant en compte d’autres facteurs. Sa contestation publique est un engagement politique qui n’a rien à faire dans l’éducation. Refuser d’obéir est contraire à la démocratie dont les enseignants sont chargés de transmettre les principes. Organiser des manifestations de collégiens et lycéens sont des manipulations malhonnêtes. La participation d’associations de parents d’élèves, la collaboration d’enseignants et la complicité de syndicalistes et d’élus témoignent de leur incompréhension de l’éducation et de la démocratie. Instrumentaliser la jeunesse, c’est la priver de sa liberté : c’est le contraire de l’éducation. C’est en informant les parents des conséquences d’une mauvaise réforme qu’on peut faire réagir les élus.