Février 2010 - Echec et Masque - Les billets de Thierry Fourcart

Les classes préparatoires aux grandes écoles sont considérées comme onéreuses, élitistes et injustes. Onéreuses, oui, plus que l’université, mais pour les collectivités ; pour les familles, c’est l’inverse. Élitistes, certes : un niveau minimum est pour une fois exigé à l’entrée et aux concours ! Injustes : évidemment, si l’on se réfère à l’égalitarisme primaire bien en cours, comparant les résultats des élèves suivant la couleur de leur peau ou la profession de leurs parents. Elles sont critiquées régulièrement parce que les résultats des concours montrent l’échec de la promotion sociale par le mérite. On en connaît la cause : le travail n’est plus une exigence de l’école, et les élèves dont la famille a conservé cette valeur sont favorisés. Imposer un quota de boursiers, prétendre que le niveau n’en sera pas changé, modifier les épreuves en fonction de critères sociaux, augmenter la part des recrutements parallèles, c’est provoquer l’injustice individuelle, proférer une absurdité, manipuler les valeurs démocratiques, dénaturer les concours. Va-t-on étendre ces mesures en médecine, en pharmacie, à la magistrature, aux agrégations et CAPES … ?  Ce serait simplement masquer l’échec, une fois de plus.