Janvier 2010 - Commander et Obéir - Les billets de Thierry Fourcart
Publiée le 01 février 2010 dans la catégorie Archives
Regrettant l’ordre donné aux enseignants de faire lire la lettre de Guy Môcquet, l’avocat général Philippe Bilger critique « la manière infiniment cavalière, pour ne pas dire méprisante », dont Henri Guaino les considère en ne leur accordant que le droit d’obéir (1). Aux yeux du magistrat, cette intervention du politique dans l’éducatif génère des risques contre la démocratie, et le mépris manifesté à l’égard des professeurs lui semble ruiner par avance leur autorité. Il est certes rassurant que cette prise de conscience déjà partagée par tous les éducateurs progresse dans d’autres milieux, mais on peut regretter que le magistrat ne se rende pas compte que l’intrusion de la justice et l’intervention de la police dans les écoles contribuent à la perte de légitimité des éducateurs tout autant que l’intrusion politique, et que l’autorité hiérarchique ne peut guère apporter de soutien puisqu’elle est elle-même remise en cause. Une autorité ne peut s’exercer que si elle est reconnue par l’ensemble de la société et respectée par les autres. Toute intrusion dénie sa légitimité, et l’intrusion de l’autorité politique est un abus de pouvoir. Dans l’éducation comme dans la justice.
(1) http://www.philippebilger.com
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