Juin 2009 - Surveiller et punir - Les billets de Thierry Fourcart

On connaît déjà l’obligation de soins que certains juges, appliquant la loi, imposent à des délinquants en particuliers sexuels et la réserve que cela suscite chez les psychiatres. En imaginant de créer un corps de policiers spécialisés pour régler les problèmes scolaires au sein même des écoles, le ministre commet une faute évidente. Cette mesure s’ajouterait à celle qui consiste à aller chercher chez eux ou dans la rue les élèves fréquemment absents. Les cours vont-ils avoir lieu dans certaines classes en présence d’un policier en uniforme chargé d’obliger les élèves à travailler et rester présents ? Inversement, on laisse - et certains responsables politiques encouragent même - des lycéens et des étudiants empêcher l’application d’une loi tout en se parant des vertus de la démocratie. L’obligation scolaire est bien difficile à faire respecter, mais ce n’est pas en substituant le pouvoir policier à l’autorité parentale et pédagogique que l’on va rétablir une ambiance de travail dans les classes. C’est un retour à l’enseignement du XIXe siècle que Michel Foucault a décrit dans son ouvrage Surveiller et punir. Ce titre est devenu significatif de l’évolution sociale actuelle.