La chronique d'Yveline Jaboin : Avril 2009 - La formation des enseignants

La réforme du recrutement et de la formation des enseignants a atteint un degré de confusion et d’incohérence notoire à force d’ajouts et de rectifications successifs, comme l’indique la Conférence des directeurs d’IUFM, lors d’un communiqué de presse du 23 mars 2009. Le lendemain, la lettre de Xavier Darcos aux syndicats, apporte quelques précisions.        

La réforme du recrutement et de la formation des enseignants se mettra en place de façon définitive à la rentrée scolaire 2010-2011. Il s’ensuit que les concours de recrutement des enseignants sont maintenus dans leur état actuel pour la session 2010. Pourront s’inscrire aux concours de cette session, « les étudiants déjà titulaires d’un master ou inscrits en M2 ». Pour ces derniers candidats, leur recrutement sera subordonné à l’obtention effective d’un master. Pourront également s’inscrire à titre exceptionnel et dérogatoire et pour la seule session 2010, les candidats présents aux épreuves d’admissibilité de la session 2009 et les étudiants inscrits en M1 à la rentrée 2009 qui devront obtenir leur M2 à l’issue de l’année 2010-2011. Ils seront recrutés comme « enseignants stagiaires pour la rentrée scolaire 2011 et bénéficieront des stages en responsabilité ainsi que des différents dispositifs d’aide prévus pour les étudiants de M2 ». Pour la session 2010, « le nombre de places aux concours externes du 1er comme du 2nd degré sera au moins égal à celui des concours 2009 ». En outre, le 27 mars 2009, lors de rencontres avec les fédérations de l’Education, les deux ministres Xavier Darcos et Valérie Pécresse ont indiqué que les étudiants pourront bien préparer les concours dans les IUFM, l’inscription à l’IUFM en 2009-2010 valant inscription en M1.

Pour l’horizon 2011, les négociations devraient porter essentiellement sur la place des concours dans la formation, l’articulation master-concours, les formations spécifiques pour les lycées professionnels, les moyens pour le financement de l’allongement de la formation pour les étudiants. Concernant les futurs concours, Xavier Darcos a réaffirmé le principe d’un recrutement national. Les contenus des épreuves des concours de recrutement définissant le type de compétence professionnelle attendue des enseignants, les importances relatives données aux dimensions disciplinaire et professionnelle, et l’articulation entre ces deux composantes, constituent l’enjeu des débats actuels.

Aujourd’hui, les concours donnent le primat à la validation des savoirs universitaires. Or, non seulement le métier d’enseignant s’apprend, mais il est devenu de plus en plus complexe, notamment en raison de la diversité des publics scolaires. En décembre 2006, nous l’avions évoqué dans une chronique précédente, un référentiel a décliné les dix compétences nécessaires à l’exercice du métier d’enseignant. Ce texte constituait une avancée importante. Il permettait d’établir un continuum professionnel de la maternelle à la Terminale puisqu’il s’adressait aussi bien aux professeurs des écoles qu’aux professeurs des lycées et collèges. Dans une perspective réellement progressiste, la construction des futurs concours devrait intégrer à la fois l’exigence d’un haut niveau de savoir disciplinaire et une véritable professionnalisation si difficile à concrétiser de façon satisfaisante mais depuis si longtemps demandée.