Le métier de conseiller principal d’éducation (CPE) est peu connu comparativement à celui d’enseignant, vraisemblablement en raison de sa moindre visibilité. En 2005, il y avait environ 1 CPE pour 360 élèves, et près de 5 CPE sur 10 travaillaient en collège (45%), plus de 3 sur 10 en lycée  […]

La chronique d'Yveline Jaboin : Janv 2008 - Le métier de conseiller principal d'éducation

Publiée le 01 mai 2007 dans la catégorie Archives


Le métier de conseiller principal d’éducation (CPE) est peu connu comparativement à celui d’enseignant, vraisemblablement en raison de sa moindre visibilité. En 2005, il y avait environ 1 CPE pour 360 élèves, et près de 5 CPE sur 10 travaillaient en collège (45%), plus de 3 sur 10 en lycée d’enseignement général (35%) et environ 2 sur 10 en lycée professionnel. L’année suivante, 12 600 CPE étaient en exercice dont 67% de femmes*.

Les conseillers principaux d’éducation (CPE) interviennent dans les collèges et lycées depuis le décret du 12 août 1970 qui créa leur corps à la place de celui des surveillants généraux. Recrutés au même niveau de diplôme que leurs collègues enseignants, leurs missions s’articulent autour de trois pôles : le fonctionnement de l’établissement (responsabilité du contrôle des effectifs, de l’assiduité des élèves et de l’organisation du service du personnel de surveillance), la collaboration avec le personnel enseignant (échanges d’information sur le comportement et l’activité des élèves, suivi de la vie de la classe, collaboration à la mise en œuvre de projets) et l’animation éducative (relation individuelle ou collective avec les élèves, organisation de la concertation, participation aux conseils d’établissement, à la formation et à l’élection des délégués d’élèves).

L’activité professionnelle des CPE a fortement évolué sous l’effet des transformations scolaires et sociales : massification de l’enseignement, arrivée de nouveaux publics scolaires, crise de légitimité de l’école, etc. Tout d’abord, l’aspect éducatif de la fonction a pris le pas sur l’aspect répressif. Puis, les CPE ont été conduits à intervenir davantage dans la mise en place des conditions matérielles et subjectives de l’apprentissage. Par ailleurs, depuis les années 1980 et notamment depuis la loi d’orientation de 1989, ils ont été encouragés à développer une pratique d’entretiens individuels basée sur le projet personnel de chaque élève. À partir des années 1990, les actes de violence à l’école occupant le devant de la scène, l’éducation à la citoyenneté est devenue un nouveau champ d’intervention des CPE avec notamment la mise en place de nouveaux dispositifs comme le conseil de la vie lycéenne ou la conférence des délégués de classe.

Selon leur cadre d’exercice, les pratiques des CPE diffèrent. Dans un collège à « taille humaine », « tout le monde connaît tout le monde » alors que, dans un lycée de plus de mille élèves, les déplacements demandent du temps et de l’énergie et l’anonymat des personnes règne. Dans un collège dit « sensible », la dureté des conditions de travail se fait sentir mais les difficultés sont telles que, dans la plupart des cas, les personnels s’unissent pour faire bloc et unifier leurs pratiques, ce qui engendre une solidarité remarquable entre collègues.  Enfin, les conditions d’exercice du métier de CPE varient selon la qualité du cadre partenarial. Elles sont largement tributaires de la relation construite avec les chefs d’établissement qui peuvent encourager ou entraver l’action éducative des CPE.

Au total, c’est un métier passionnant dont la finalité est non seulement la réussite scolaire des élèves mais également l’épanouissement de chaque jeune. En 2006, 200 postes ont été ouverts et pourvus au concours externe et 20 au concours interne.

* DEPP-Ministère de l’Education nationale.
Pour des informations complémentaires : Conseiller principal d’éducation : un métier au cœur des enjeux sociaux. Bref, n° 242, juin 2007.
Site : www.cereq.fr

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