La chronique d'Yveline Jaboin : Janvier 2011 - Les résultats du PISA 2009
Publiée le 01 janvier 2011 dans la catégorie Archives
Les résultats du PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) ont été publiés le 7 décembre 2010. Le PISA est un outil mis en place par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) permettant d’évaluer les compétences - jugées déterminantes pour la vie adulte - des élèves de 15 ans en compréhension de l’écrit, en culture mathématique et en culture scientifique.
Depuis 2000, première année du PISA, l’évaluation est organisée en cycle de trois ans. Chaque cycle couvre les trois domaines et met l’accent successivement sur l’un d’entre eux : la compréhension de l’écrit en 2000, la culture mathématique en 2003, la culture scientifique en 2006. La première série d’évaluations s’est donc terminée en 2006. Le PISA 2009 a inauguré un nouveau cycle : tout comme en 2000, l’évaluation a mis l’accent sur la compréhension de l’écrit.
Le PISA ne cherche pas à évaluer la maîtrise des différentes matières figurant dans les programmes scolaires nationaux. Le premier objectif du PISA est de vérifier si les élèves sont capables, à la fin de leur obligation scolaire, d’appliquer leurs acquis dans un contexte proche de la réalité quotidienne. L’OCDE utilise le terme « littératie » pour désigner cette conception au sens large des connaissances et des compétences.
Le deuxième objectif du PISA est de mettre en relation les performances des élèves avec différents éléments de contexte tels que le statut socio-économique, le statut d’immigration, le sexe et le type d’enseignement fréquenté. L’étude fournit ainsi des informations précieuses sur le fonctionnement et l’efficacité des différents systèmes éducatifs, le but étant de permettre aux gouvernements des différents pays participants de tirer des enseignements politiques des résultats.
Pour la France, le PISA 2009 n’a pas apporté d’éléments vraiment nouveaux : dans les trois domaines étudiés, les résultats des élèves français sont très moyens, avec une baisse sensible de ceux-ci en culture mathématique depuis 2003. Par ailleurs, leurs résultats sont très inégaux. Par rapport au PISA 2000, en compréhension de l’écrit, la proportion des élèves les plus performants a légèrement progressé en 2009 (de 8,5% à 9,6% des élèves) tandis que la proportion des élèves peu compétents (en dessous du niveau 2 de compétence) a très sensiblement augmenté (de 15,2% en 2000 à 19,8% en 2009). Or, le niveau 2 peut être considéré comme un seuil à partir duquel les élèves commencent à montrer qu’ils possèdent des compétences qui leur permettront de participer de manière efficace et productive à la vie de la société. Cette augmentation importante des élèves aux résultats peu performants constitue donc un problème majeur pour la France.
Depuis 2000, le PISA a montré que moins un système éducatif produit d’élèves en échec scolaire, plus il génère une élite étoffée. Comme le signalaient Christian Baudelot et Roger Establet (1) à propos des résultats des élèves français au PISA 2006, il est regrettable que les résultats du PISA 2009 ne donnent pas lieu, en France, à un débat public – au-delà du clivage droite/gauche – permettant d’interroger les politiques éducatives actuelles, à l’instar de ce que le PISA suscite dans bien d’autres pays.
(1) Baudelot, C. Establet, R. (2009). L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales. Paris : Seuil.
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