La chronique d'Yveline Jaboin : Mars 2009 - Les ''nouveaux'' personnels de direction dans le second degré

Les personnels de direction ont vocation à occuper un emploi de chef d'établissement ou d'adjoint, principalement en collège, lycée ou lycée professionnel. Dans le public, ils dirigent l'établissement en qualité de représentant de l'Etat et de président du conseil d'administration, sous l'autorité du recteur et de l'Inspecteur d'Académie.
Ils sont chargés de conduire la politique pédagogique et éducative de l'établissement, en concertation avec l'ensemble de la communauté éducative, pour offrir aux élèves les meilleures conditions d'apprentissage. Trois modes d'accès à cette fonction sont possibles : par concours, par liste d'aptitude ou par détachement (1). L’entrée par concours, mode d’accès dominant, ainsi que par liste d’aptitude, s’adresse pour l’essentiel aux personnels de catégorie A relevant des corps enseignants, d’éducation ou d’orientation âgés de moins de 56 ans et justifiant de 5 années de services effectifs. Le détachement permet d’élargir le recrutement aux non enseignants et aux autres cadres A de la fonction publique (Etat, collectivités territoriales ou établissements publics et magistrats).

Devenir personnel de direction peut constituer une deuxième, voire une troisième carrière pour certains enseignants. Ainsi, la majorité des personnels de direction recrutés sont des anciens enseignants du second degré (2). Néanmoins, depuis les années 2000, les professeurs des écoles (PE) et les conseillers principaux d’éducation (CPE) paraissent davantage représentés dans cette profession qu’antérieurement. L’idée d’accéder à un poste de direction a souvent été encouragée par la hiérarchie  - corps d’inspection ou chef d’établissement précédent – et la préparation effectuée avec l’aide des personnels de direction en poste (3).

Quel que soit leur itinéraire professionnel, les nouveaux personnels de direction envisagent leur profession comme une opportunité pour élargir leur champ d’action et valoriser leurs compétences, ce qui leur permet de « travailler dans un contexte plus large à la réussite des élèves ». Les hommes comme les femmes ont le sentiment que leur métier est socialement très reconnu en dehors de leur univers professionnel, et cela quel que soit le type d’établissement dans lequel ils exercent. Ils ont également une vision positive de leur profession et de leur place dans l’établissement : ils s’estiment reconnus comme personnel de direction par les différentes catégories de personnels. Leur satisfaction professionnelle se remarque également par le fait qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les enseignants à recommander leur métier à leurs propres enfants.

La mobilité professionnelle des chefs d’établissement est fortement encouragée : les personnels de direction sont nommés pour 3 ans dans un poste  et ne peuvent exercer plus de 9 ans consécutifs dans un même établissement. Ainsi, changer de poste s’inscrit dans une perspective de carrière, notamment en vue obtenir la direction d’un établissement plus important et plus complexe. Même si l’exercice professionnel comporte la gestion de situations difficiles, la plupart des chefs d’établissement nouvellement recrutés souhaitent poursuivre leur carrière dans cette voie, une minorité considérant leur position actuelle comme une étape vers une autre fonction dans l’Education nationale ou dans un autre ministère ou une collectivité.

(1) Décret n° 2001-1174 du 11 décembre 2001 portant statut particulier du corps des personnels de direction d'établissement d'enseignement ou de formation relevant du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
(2) Thaurel-Richard, M. (2007). Qui sont les nouveaux personnels de direction nommés en 2004 ? MEN-DEPP, Note d’information, n° 07.03, mars 2007.
(3) Thaurel-Richard, M. (2008). Motivations, perspectives et conditions d’exercice des nouveaux personnels de direction nommés en 2004. MEN-DEPP, Note d’information, n° 08.12, décembre 2008.