La chronique d'Yveline Jaboin : Novembre 2008 - Les épreuves des nouveaux concours de recrutement des enseignants

Dans la chronique du mois de septembre, nous avions évoqué les principes directeurs de la réforme relative au recrutement et à la formation des enseignants. Le 13 octobre 2008, les maquettes générales des futurs concours de recrutement des enseignants des premier et second degrés, applicables en 2010, ont été présentées à la presse par François Perret, doyen de l’inspection générale et Mark Sherringham, conseiller du ministre.

Ces maquettes font apparaître clairement les responsabilités distinctes des universités et de l’Education nationale. Les universités sont responsables de la formation initiale des étudiants se destinant au professorat, l’Education nationale (en d’autres termes l’Etat-employeur) du recrutement, de l’adaptation au métier et de la formation continue des enseignants. Par ailleurs, les conditions de recrutement des différentes catégories de professeurs s’harmonisent : un même nombre d’épreuves et les mêmes types d’épreuves sont définis pour tous les concours de recrutement (hormis l’agrégation). Ainsi, le CRPE (Concours de Recrutement des Professeurs des Ecoles) et les concours de type CAPES (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré) comportent respectivement quatre épreuves dont deux écrites d'admissibilité, à la fin du premier semestre, et deux orales d’admission, en fin de Master 2.
Pour le premier degré comme pour le second degré, les épreuves écrites d’admissibilité ont la même finalité : il s’agit de réinvestir les connaissances disciplinaires acquises au cours de la formation dans l’étude des programmes de l’enseignement primaire pour le CRPE, de l’enseignement secondaire pour les concours de type CAPES. Une réflexion sur l’épistémologie et l’histoire des disciplines concernées peut être demandée dans une des deux épreuves d’admissibilité. Chacune de ces épreuves écrites dure 4 heures dans le CRPE et 5 heures dans les concours de type CAPES*.
L’admission se fait après avoir réussi une « épreuve orale prenant la forme d’un exercice pédagogique » et une « épreuve d’entretien avec le jury ». La première consiste en une leçon dont le sujet sera tiré au sort par le candidat. La seconde prend appui sur un dossier fourni par le jury et portant sur les aspects concrets du fonctionnement du système éducatif, permettant de « vérifier les connaissances du candidat relatives aux valeurs et aux exigences du service public, au système éducatif et à ses institutions et de manière plus générale à son aptitude à exercer le métier de professeur ». Pour chacune de ces épreuves, sont prévues trois heures de préparation ainsi qu’une heure pour l’exposé du candidat et l’entretien avec le jury.
Les épreuves et programmes des concours de l’agrégation restent en l’état, mais une des épreuves orales actuelles est « infléchie dans le sens de l’épreuve orale prenant la forme d’un exercice pédagogique proposée pour les nouveaux concours de recrutement des professeurs ». À l’instar des candidats au CRPE et aux concours de type CAPES, les postulants à l’agrégation ont à présenter l’épreuve orale d’entretien avec le jury.
Pour le CRPE et les concours de type CAPES, chacune des épreuves écrites est dotée du coefficient 2, chacune des épreuves orales du coefficient 3, ce qui consacre la prépondérance des coefficients des épreuves orales d’admission. Le ministère espère ainsi pouvoir choisir les candidats les plus aptes sur des critères pédagogique et didactique mais aussi, de façon relativement inédite (notamment pour les concours de type CAPES), sur la connaissance du futur milieu d’exercice.

* L’admissibilité au CRPE se fait après avoir réussi une épreuve écrite de français et de culture humaniste et une épreuve écrite de mathématiques et de culture scientifique et technologique. Pour les concours de type CAPES, les deux épreuves écrites diffèrent selon les disciplines (par exemple : histoire et géographie, dissertation et études de textes en philosophie, etc.).