Le lycée Claude-Nicolas Ledoux - EBTP (94) : L'enseignement technique avant tout
Publiée le 16 mai 2014 dans la catégorie Initiatives pédagogiques
L'établissement privé sous contrat Claude-Nicolas Ledoux – EBTP, dont les locaux sont à cheval entre Vincennes (94) et Montreuil (93), a d'abord fait le choix de l'enseignement professionnel et technologique du fait de son histoire. Rencontre avec Michel Oudin, son directeur général, pour comprendre le développement et le fonctionnement d'un tel établissement.
Monsieur Oudin, pouvez-vous présenter votre établissement ?
A sa fondation par mon père, en 1948 et dans le contexte de l'après-guerre et de la reconstruction, l'École du Bâtiment et des Travaux Publics (EBTP) dispensait des cours pour les techniciens œuvrant dans le Bâtiment et les Travaux Publics (BTP). Sa formation donnait lieu à un diplôme d'école jusqu'à la mise en place des BTS Bâtiment et Travaux Publics en 1959. En parallèle a été créé un lycée professionnel et technologique, orienté vers le BTP, notamment les classes de STI Génie civil (devenues STI Développement durable (STI2D) avec la réforme du lycée de 2011).
L'établissement était alors privé, en contrat simple avec l'État. Quand j'en ai repris la direction à la rentrée scolaire 75-76 – quelques années après la mort de mon père et suite à des études d'ingénieur et ensuite d'architecte – nous avons signé un contrat d'association avec l'État à cause d'un changement de la législation. Cela a renforcé nos liens avec le rectorat. Avec le concours de ce dernier, nous avons diversifié nos formations, surtout professionnelles et technologiques (Cf. sa fiche sur l'annuaire Fabert).
Comment expliquer le choix de ces formations singulières ?
De par son histoire, l'établissement s'est développé autour du BTP. Nous n'avons pas cherché à élargir les enseignements dans un premier temps, c'était comme ça. De plus, dans le cadre d'un contrat d'association avec l'État, l'ouverture de toute section supplémentaire est soumise à l'approbation du rectorat.
N'est-ce pas difficile de gérer un tel établissement ?
Il y a des éléments spécifiques à prendre en compte. Les conditions d'enseignement ont ainsi beaucoup changé. De classiques et théoriques – où le tableau et la craie suffisaient –, les cours sont devenus plus pratiques. Cela a induit des besoins différents en terme d'espace (d'où l'extension des locaux et la construction d'un nouveau bâtiment de 9000m2 avec atelier, laboratoires, salles de projet, informatiques, etc., la dernière tranche ayant été ouverte à la rentrée scolaire 2013) mais aussi d'équipements spécifiques.
Le changement rapide des programmes de la section STI (de Génie civil à Développement durable) a par exemple nécessité d'investir de façon conséquente (plus de 500 000 €) dans de nombreux équipements supplémentaires et ce, en l'espace de 6 mois. Nous avons pu le faire grâce à la générosité des entreprises (via la taxe d'apprentissage) avec qui nous travaillons et avons des liens certainement plus forts qu'un établissement général classique.
La classe de STI2D a entraîné l'achat de nombreux matériels... | ...et équipements |
Récemment, vous avez ouvert des sections générales (première et terminale S et ES). Comment cela s'est-il décidé ?
Depuis quatre ans, nous sommes effectivement devenus un lycée général en ouvrant une Première S, puis une Terminale S et une première ES. La réforme du Bac professionnel, passé de 4 à 3 ans, a libéré des heures que j'ai pu affecter à cessections. Nous avons alors décidé de nous dénommer Lycée Claude-Nicolas Ledoux, nom qui est venu s'ajouter à la précédente appellation, EBTP.
Quels retours avez-vous reçus suite à cette ouverture ?
Depuis que nous avons mis en place les enseignements S et ES, les familles ont moins de réticences envers notre établissement, en fin de Troisième, au moment d'inscrire leurs enfants en classe de Seconde. La présence de ces classes générales est rassurante. A tel point que nous avons demandé l'ouverture d'une cinquième classe de seconde à la rentrée prochaine, ouverture qui a été acceptée par le rectorat.
Je crois qu'il était restrictif de proposer seulement les premières STI2D et STD2A : d'une part parce que les élèves sont trop jeunes pour être sûrs de leur orientation dès la fin de la classe de troisième et d'autre part parce qu'il y a, à cet âge, un amalgame entre Bac pro et Bac techno. Intégrer le général a donc été positif en cela qu'il permet aux élèves de côtoyer ces différentes formations (générales et technologiques) en classe de Seconde et de s'y intéresser.
Quelles sont vos perspectives d'évolution, allez-vous opter pour une ouverture plus larges au général ?
Pas du tout. Au contraire même. Actuellement, notre réflexion se tourne plutôt vers une extension de notre formation de la Licence Pro au Bac +5 avec la mise en place d'un Master en Bâtiment et Travaux publics, en partenariat avec des écoles étrangères, en Angleterre et/ou au Canada.
> Crédits images : L'EBTP a pris les photos.
Catégorie
Année de publication
Nous suivre sur nos espaces sociaux