Le point de vue de Gabriel : 1968 (Avril 2008)
Publiée le 10 avril 2008 dans la catégorie Archives
En France, 1968, c’est tout d’abord un mouvement étudiant, parti de l’Université de Nanterre dès Mars et visant à apporter une « bouffée d’air », à « dépoussiérer » l’enseignement lui-même, mais aussi à ouvrir en grand des espaces de liberté trop limités, dans tous les domaines de la vie, mouvement qui s’étend à la quasi-totalité des établissements supérieurs et dont le symbole fort, en particulier en Mai, sera la Sorbonne et son Quartier latin. Mais c’est aussi un mouvement de contestation d’un système éducatif désuet et une mobilisation sans précédent, durant plusieurs semaines, des enseignants, des parents et des lycéens et collégiens les plus âgés. Et c’est encore une mobilisation sociale de grande ampleur, avec ses milliers d’occupations (dont l’emblématique usine Renault de Boulogne-Billancourt) et, dans toute la France, ses millions de grévistes, engendrant une crise politique majeure et débouchant sur d’âpres négociations consignées dans les célèbres « accords de Grenelle ».
D’autres mouvements, d’ampleurs inégales, se produisirent dans d’autres pays, en même temps ou un peu plus tard. Pour l’Europe, citons notamment l’Italie, la Pologne et la Tchécoslovaquie, avec son Printemps de Prague certes sévèrement et dramatiquement réprimé (90 morts), mais néanmoins annonciateur de la chute des régimes totalitaires.
On n’efface pas l’Histoire. On l’apprend et on la comprend. En France, 1968, c’est, sans aucun doute, un grand moment d’avancées sociales, de progrès, de respect des personnes et de solidarité, de libération (en particulier des femmes) et de fraternisation, même si les forces conservatrices se ressaisiront (la manifestation des Champs-Elysées) et, utilisant notamment la peur, emporteront largement les élections. Concernant l’éducation, c’est notamment la modificaton du rapport d’autorité qui, antérieurement subie, devra dorénavant être justifiée, acceptée, voire négociée, tant dans les familles qu’à l’école. Concernant l’enseignement, ce sont en particulier les lois Edgar Faure, qui réalisent immédiatement la mixité filles-garçons dès l’école élémentaire, encouragent la mixité sociale et les innovations pédagogiques, organisent la participation des élèves et des parents à la gestion des établissements et proposent une véritable autonomie financière et pédagogique des universités.
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