Les billets de Thierry Fourcart : Chagrin d'école

 C’est le joli titre de l’ouvrage de Daniel Pennac (prix Renaudot 2007). Il y décrit sa jeunesse de cancre et sa vie d’enseignant. Mais d’un cancre né de parents aisés et cultivés, plongé pendant toute sa jeunesse dans les livres, et d’un enseignant ayant vécu les difficultés des élèves et dont on sait la réussite d’écrivain. Il raconte avec tendresse des événements familiaux qui l’ont marqué, et avec nostalgie des situations qu’il a vécues dans son enfance et à l’âge adulte. Les discours sont parfois faciles, les difficultés scolaires très particulières de l’auteur auraient mérité une ébauche d’explication, les conditions de travail des enseignants ont changé, mais l’humanité de Daniel Pennac est présente à chaque page du livre : c’est un homme qui aime son prochain. Si le système scolaire lui a permis en fin de compte de réussir, c’est tout de même grâce à l’affection qui régnait au sein de sa famille, à l’existence d’institutions privées dont la vocation est justement d’aider ces élèves en difficulté, à la liberté pédagogique dont elles bénéficiaient. Qu’en serait-il aujourd’hui, avec l’éclatement de bien des familles, la généralisation des réglementations, le contrôle statistique des résultats et la gestion budgétaire des élèves ?