Les « enseignements de spécialités », c’est quoi ? Et le nouveau bac ?
Publiée le 21 mars 2019 dans la catégorie Scolarité et orientations
Les « enseignements de spécialités »
La réforme du bac 2021 s’annonce de taille, et va rendre le cursus lycée plus sélectif et exigeant. En effet, dorénavant chaque élève de seconde doit choisir trois spécialités parmi la liste des « enseignements de spécialités » proposés par chaque établissement. Rappelons que les filières S, ES et L disparaissent au profit d'une voie générale unique, au sein de laquelle la différenciation des parcours d'études se fera désormais principalement en fonction du choix de ces trois "enseignements de spécialité" obligatoires en première, (quatre heures par semaine chacun). Arrivé en terminale, l’élève n’en retiendra que deux (6 heures par semaine chacun) ; deux matières qui seront passées en épreuve finale d’un baccalauréat resserré, en plus de la philosophie et d’un grand oral.
Le Ministère indique que sept spécialités sont implantées « dans la très grande majorité des établissements » : mathématiques ; physique-chimie ; sciences de la vie et de la terre ; sciences économiques et sociales ; histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ; humanités, littérature et philosophie ; langues, littératures et cultures étrangères. Les cinq autres : littérature, langues et cultures de l’antiquité ; numérique et sciences informatiques ; arts (avec 7 sous spécialités) ; sciences de l’ingénieur ; biologie-écologie (en lycée agricole), seront proposés à l’échelon d’un « bassin » de formation.
Par ailleurs, des choix d’enseignement optionnel facultatifs sont possibles. Le choix de ces enseignements optionnels va désormais fortement caractériser la façon dont chaque lycéen aura accompli son parcours d'études au lycée. C'était déjà le cas dans l'ancien lycée, ça le sera encore plus dans le nouveau, ne serait-ce que parce que dans la voie générale désormais unique, la part du tronc commun régresse au profit des enseignements soumis au choix des familles.
Notons que la décision d’orientation en fin de seconde vers une première générale ou technologique incombe à l’établissement scolaire, comme c’était le cas précédemment. Une fois cette orientation décidée par le chef d’établissement, sur proposition du conseil de classe, après examen du dossier scolaire et des vœux exprimés par la famille, le choix des enseignements de spécialités est décidé par les familles.
Comment vont devoir être choisies ces spécialités ? Les familles vont devoir anticiper beaucoup plus fortement qu’auparavant les études supérieures dans lesquelles devra s’engager l’élève. Insistons sur ce point : il va falloir faire un choix d’études supérieures au cours de la seconde, au moment de sélectionner ses enseignements de spécialités. Or, la réalité des situations démontre que seule une très faible minorité d’élèves ont, en seconde, un projet d’études supérieures réfléchi et pertinent. Pour la majorité des élèves ce choix est réalisé tardivement, souvent en terminale par défaut, ce qui explique le taux d’échec en première année d’études supérieures, puis avant la licence.
Travailler son orientation ? Une nécessité
Face à cette situation quelle stratégie les familles vont-elles pouvoir mettre en œuvre ? Elle va reposer sur une mise en relation entre le dossier scolaire de l’élève et un projet d’études supérieures. Il va donc s’agir de s’interroger sur la capacité de l’élève à suivre les enseignements de spécialités, au regard des résultats obtenus au collège, sachant, au risque de nous répéter, que ces choix devront être abordés et décidés en seconde, en particulier à l’occasion des 1er et second conseils de classe. Un travail de réflexion en profondeur devra donc être effectué de la part de l’élève, dès la 3eme, entre autres par la réalisation de bilans d’orientation, la visite des salons, les entretiens avec les enseignants et conseillers d’orientation, etc. Une chose est sûre, la réforme s’appliquera différemment d’un lycée à l’autre. Dans bien des cas, le choix ne sera pas totalement ouvert et les élèves devront choisir entre différentes combinaisons de spécialités.
Dans ce cadre les écoles supérieures vont indiquer quels enseignements devront avoir été choisis pour que le dossier de l’élève devienne éligible lors de la procédure Parcoursup en terminale ; nombre d’établissements du supérieur ont déjà informé quant à leurs critères de recrutement. Il ne suffira pas de choisir ces enseignements spécialisés pour que l’admission dans l’école visée soit assurée. Il faudra surtout que l’élève y ait réussi !
On l’aura compris, nous assistons à un renforcement de la sélection des élèves dès la 3ème, en vue d’aboutir, grâce à une orientation qui devra être réalisée très en amont, mais au sujet de laquelle aucune information n’a été donnée par le ministère, à un renforcement des orientations des élèves vers la voie professionnelle en 3e, et vers la voie technologique en seconde, tandis que le nombre d’élèves admis dans la voie générale en 1ere va se réduire pour ne conserver que ceux dont on considèrera que leur dossier scolaire permet d’envisager des études supérieures de qualité.
Comment, concrètement, va se dérouler le baccalauréat 2021 ?
Le baccalauréat 2021 reposera, pour une part, sur un contrôle continu prenant en compte le travail de l’élève et sa progression durant les années de 1re et de Terminale et, pour une autre part, sur des épreuves terminales.
1/ Des épreuves terminales resserrées qui comptent pour 60 % de la note finale
Comme aujourd’hui, chaque lycéen présentera une épreuve anticipée écrite et orale de français en fin de 1re. En classe de Terminale, il passera quatre épreuves finales :
- deux épreuves écrites porteront sur les disciplines de spécialité choisies par le candidat ;
- une épreuve écrite de philosophie ;
- un oral préparé tout au long du cycle terminal ;
2/ Une part de contrôle continu qui compte pour 40 % de la note finale
- 30 % de la note finale sera composée d'épreuves communes organisées en trois séquences lors des deuxième et troisième trimestres de la classe de 1re et au cours du deuxième trimestre de la classe de Terminale, sur le modèle des bacs blancs actuels.
- Les épreuves porteront sur les enseignements qui ne font pas l’objet d’une épreuve terminale.
- Pour garantir l'égalité, les sujets seront tirés d’une banque nationale numérique. Les copies seront anonymisées et corrigées par d’autres professeurs que ceux des élèves. Une harmonisation sera assurée au niveau académique.
- 10 % de la note finale correspondra aux notes des bulletins scolaires de 1re et de Terminale pour l’ensemble des enseignements afin de valoriser la régularité du travail de l'élève.
Conclusion : mettez-vous au travail !
Thomas Jallaud
Les centres Fabert, du lundi au samedi, de 9h30 à 18h. Tél : +33 1 47 05 32 68. Mail : centre@fabert.com
Catégorie
Année de publication
Nous suivre sur nos espaces sociaux