Mai 2009 - Couverture médiatique - Les billets de Thierry Fourcart

Les journaux ont leur part de responsabilité dans la poursuite du mouvement de grève à l’Université. Dans l’article publié sous le titre ''Les étudiants tiennent bon'' dans le quotidien régional Centre-Presse, le journaliste explique que 64% des 1600 étudiants réunis en assemblée générale ont voté la poursuite du ''blocus'' et que, ''au slogan du rappel et de la responsabilisation, la jeunesse estudiantine n'a pas ménagé son adhésion, s'exprimant sans broncher dans le vote démocratique soumis à sa liberté''. Il ne fait aucun commentaire sur le déroulement du vote. On croirait lire un article de la Pravda, à l’époque de Staline, glorieux défenseur de la démocratie. En réalité, il y a 20 000 étudiants à l'université de Poitiers. L’assemblée générale est donc constituée de 8% des étudiants, et le blocus a été décrété par 5%. Elle n’a aucune valeur légale quelle que soit la participation. Le journaliste, dans la meilleure hypothèse, ignore les principes les plus élémentaires de la démocratie. Un retour à l’Université lui ferait le plus grand bien. A condition qu’il y ait des cours, des examens, et qu’on n’y délivre pas les diplômes au rabais ou sur chèque. L’autre hypothèse est que la grève fait vendre du papier. Mais quel papier !