Les 28, 29 et 30 mars se sont tenues, pour la quatrième édition, les Journées des arts et de la culture dans l'enseignement supérieur.

Osez les arts et la culture

Publiée le 01 avril 2016 dans la catégorie Scolarité et orientations

Les 29, 30 et 31 mars se sont tenues, pour la quatrième édition, les Journées des arts et de la culture dans l'enseignement supérieur. Objectif : mettre en lumière les réalisations culturelles et artistiques des établissements. Si ces derniers encouragent de plus en plus à la créativité en dehors des enseignements, on peut aussi mettre à profit ses qualités créatives et son amour de l'art et de la culture au travers de formations variées, proposées dans le public comme dans le privé.

En France, plusieurs voies mènent aux métiers des arts et de la culture : les formations d'arts proposées au sein des universités, plutôt théoriques et axées sur la culture générale artistique même si s'y développent des branches plus spécialisées telles que le design ou les filières audiovisuelles ; les écoles d'arts appliqués ; les écoles d'arts plastiques (dont les plus connues sont les écoles des Beaux-Arts) ; les écoles d'arts du spectacle.

Des débouchés en arts appliqués liés aux besoins de communication

Les écoles d'arts appliqués, comme l'École Boulle (ameublement et architecture intérieure), l'ENSAD (École nationale supérieure des arts décoratifs) ou encore l'ENSAAMA Olivier-de-Serres (architecture intérieure), forment les étudiants à des métiers techniques spécifiques (styliste, designer, graphiste, etc.). Ces formations sont donc en lien direct avec les besoins du marché du travail.

Ce que confirme Daniel Toupenet, le directeur de l'école privée Autograf qui, depuis 1982, a progressivement développé des filières de bac à bac+5 (dont une prépa MANAA, mise à niveau en arts appliqués pour ceux qui n'ont pas de BTS ou DMA, diplôme des métiers d'art). L'école propose aujourd'hui des formations en architecture d'intérieur, design graphique, numérique, d'espace et dans le domaine des jeux vidéo. « Les diplômés en design graphique et numérique intègrent les agences de pub, les studios de création graphique, des web agencies, mais aussi des moyennes et grandes entreprises ou organismes publics qui ont tous des départements de communication ou des services graphiques pour répondre à des besoins de communication de plus en plus importants », détaille le directeur. « Le besoin en graphistes ou en directeurs artistiques n'existe donc pas qu'en studio. »

Pour ceux qui sont formés en architecture d'intérieur ou design d'espace, les débouchés existent quant à eux aussi bien en cabinets d'architectes que dans les grands magasins, ou encore dans les entreprises qui font de l'aménagement de boutiques ou de mobilier urbain.

Des métiers en vogue dans le milieu de la culture

De leur côté, les formations en arts plastiques et design (écoles des Beaux-Arts, École nationale supérieure des arts décoratifs, etc.) vous amènent davantage sur une démarche artistique. Même si vous n'êtes pas formés directement à un métier, vous pouvez intégrer l'illustration, l'édition, la publicité, le multimédia, la photographie...

Les formations ne s'arrêtent pas là puisque des écoles et conservatoires préparent aussi aux arts du spectacle (théâtre, musique, chant, cinéma...) et à intégrer le milieu de la culture dans des métiers très spécialisés auxquels on peut se former via des mastères ou des MBA (master of business administration). Le groupe EAC (École d'art et de culture)  propose, par exemple, des formations aux métiers de médiateur culturel (en charge de tisser des liens entre les œuvres et le public), de manager culturel (en charge d'événements ou projets artistiques et culturels) ou encore de manager du marché de l'art (conseiller-expert en objets d'art). L'intérêt de ces formations est qu'elles abordent les dimensions de gestion et de communication, quel que soit le champ culturel étudié. Le mastère manager du marché de l'art a d'ailleurs été placé 2e du classement Eduniversal des meilleurs masters, mastères spécialisés et MBA 2016 et 1er du classement des écoles privées.

L'alternance pour intégrer une école privée quand on a peu de moyens

En arts appliqués comme en arts plastiques, les formations sont néanmoins souvent très sélectives, surtout dans le public. Il ne faut donc pas hésiter à s'ouvrir sur plusieurs écoles. Les privées peuvent constituer une bonne alternative, l'idéal étant que les diplômes soient reconnus par l'État. L'école Autograf a de son côté ouvert ses formations à l'alternance pour « permettre aux étudiants qui n'ont pas les moyens de ne pas abandonner leurs désirs », explique Daniel Toupenet. « L'école est payée par l'entreprise qui recrute et l'étudiant touche une rémunération comprise entre 6 et 8000 euros par an », 

Les quelque 200 étudiants (sur les 400 que compte l'école) n'y gagnent pas que d'un point de vue financier. « Ils ont une vraie expérience professionnelle », observe le directeur d'Autograf, « car ils sont salariés, sur de vrais postes. Et clairement, la majorité des étudiants ont des contrats à la fin de leurs cursus. »

Quand les arts s'intéressent aux enjeux de société

Les formations orientées sur de nouveaux enjeux sociétaux sont aussi gages de débouchés. L'école Autograf a ouvert cette année une filière en design responsable et, observe le directeur de l'établissement, « tous les étudiants français ont trouvé dès cette année une entreprise ». Parce que cette dimension répond à « des préoccupations actuelles. Les cabinets d'architecture se penchent sur les problèmes énergétiques alors que les fabricants de stands, par exemple, recherchent de plus en plus souvent des solutions avec des matériaux recyclables. »

De la même manière, l'école propose une approche de sa filière vidéo centrée sur les besoins repérés dans l'Hexagone, où la filière est composée essentiellement de petits studios. Approche qui consiste donc à former les étudiants à être « polyvalents et à connaître l'ensemble de la filière, de la création du jeu jusqu'à sa commercialisation ».

Enfin, autre raison de ne pas avoir peur de s'engouffrer dans ce type de formations, elles n'attendent pas que vous soyez au point techniquement dès le départ, compétences qu'elles vous apprendront. « Il faut être surtout curieux et créatif », remarque Daniel Toupenet. À vos souris ou crayons...

Camille Pons

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