L'Enfant qui voulait penser

Au début de l’automne, l’Enfant se sent en mal de mots, exclu à l’École comme à la maison de la communauté de ceux qui comprennent et se comprennent, exclu de la joie qu’il lit sur leur visage. Il souffre confusément d’être étranger à lui-même, absent à sa propre  pensée. C’est ainsi qu’il fait le choix décisif d’entrer dans l’aventure qui le rendra, comme le lui promet son accompagnatrice, « plus grand que lui-même ». Mais avant de s’engager dans ce voyage vers le sens il doit renoncer à la règle du « selon moi » qui l’enferme dans sa prison intérieure, et au repos des pensées toutes faites, car apprendre à penser est un acte de volonté et met à l’épreuve le désir de grandir.
Il s’élance dès qu’il connaît les enjeux éthiques de cette aventure de l’esprit. Il fait l’expérience de la puissante relation qui attache l’individu à sa pensée et aux mots qui la sculptent. Malgré les obstacles et les doutes, il travaille au développement de son être intellectuel, découvre la source vive qui veille au fond de lui et entre enfin en contact avec les interlocuteurs que sont désormais les autres.
À la veille de l’été, il se sent prêt à devenir, à travers l’exercice de sa pensée, l’écho vivant des paroles qui éclairent le monde.